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Critique – Livre – Le Soldat Chamane 2 : Le Cavalier rêveur (de Robin Hobb)

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Voici une critique Littérature, oui, cela faisait longtemps, mais Kelem du site ChaOdisiaque a repris le clavier en mains et nous fait partager son retour sur le livre de Robin Hobb « Le Soldat Chamane 2 : Le Cavalier rêveur ».

Jamère Burvelle poursuite ses études à l’Ecole royale de cavalerie, mais l’opposition entre fils d’anciens et de nouveaux nobles croît toujours. La tension mène à des affrontements sournois et violents. Pris dans cette tourmente, Jamère doit, en outre, faire face aux exigences de la femme-arbre qui, dans ses rêves, lui ordonne de chasser les « envahisseurs ». Mais un jour, la crise éclate…

Nous avions laissé le Soldat Chamane à la fin de son premier volume français sur une sensation étrange. On critique bien souvent les éditeurs français pour leur choix de découpage des tomes américains. Le réflexe est parfois automatique, mais ici, on ne peut que déplorer la décision de Pygmalion d’avoir tronçonné en deux le premier tome de Shaman’s crossing, qui est déjà l’avant-dernière série de Robin Hobb (comme le temps passe vite… !). La fin du tome 1 s’arrêtait en effet au beau milieu d’une intrigue, sans véritable arrêt, en vérité, ce qui laissait le lecteur vraiment sur sa faim – sans que cela ait été voulu par Robin Hobb. Il est donc heureux de pouvoir enfin rassembler le puzzle.

Le lecteur retrouve Jamère à l’Ecole royale de Cavalla, enfermé avec ses camarades pour de longues et difficiles heures de cours. On sent l’ambiance de plus en plus tendue entre les élèves, écartelés entre leur envie de liberté et l’enjeu de la sortie de l’école. Sur eux pèse toute la pression familiale. Robin Hobb prouve encore une fois combien elle sait planter le décor, aller au bout des situations qu’elle crée avec virtuosité. Parfois, alors que l’intrigue s’attarde dans les salles de classe, on a l’impression qu’on n’est plus tout à fait dans un roman de fantasy.

Mais ce sentiment s’efface bien vite dès lors que Robin Hobb commence à rassembler les fils de ses deux intrigues : l’école militaire, et la magie chamanique de la femme-arbre. Et lorsque les deux mondes se rencontrent, le récit prend alors toute sa dimension, entre l’intime et l’épique, le roman fantastique et le conte moraliste. On peut d’ailleurs regretter le temps que met Robin Hobb a donné toute l’ampleur que mérite l’intrigue du Soldat Chamane. A l’inverse, cela nous offre un dernier quart de roman d’anthologie, rythmé, haletant, passionnant.

Terminons par noter, décidément, des choix étranges pour les fins de volume. Dédouanons l’éditeur français, puisque la fin du Cavalier rêveur correspond à la fin du tome 1 américain. Le volume est fermé sur lui-même et n’a pas vraiment d’ouverture, ce qui peut paraître étrange pour un cycle de 6 tomes ! Mais en effet, en refermant ce 2ème volet de l’histoire de Jamère, on peut se dire que l’intrigue est terminée. Certaines questions méritent d’être éclaircies, en effet, mais les fils de ces 2 premiers livres ont tous été réunis et résolus. C’est donc l’idéal si vous voulez vous initier au style de Robin Hobb. On peut s’étonner que l’intéret ne soit pas plus relancé que ça pour le tome 3. Mais les connaisseurs de R. Hobb savent bien qu’elle réussira dès les premières lignes de 3ème volume à emporter ses lecteurs sur de nouvelles pistes inexplorées de son univers !

Note : 15/20
Conclusion : Il faut lire ce 2ème volume immédiatement après le 1er pour donner toute son ampleur au récit de Jamère. Les surprises et le suspense sont en rendez-vous dans un univers qui stimule l’imagination.

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JDR – Quelques concours Rôlistes

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La scène rôliste est très animée ces derniers temps, et pour ajouter de l’interaction entre tous les acteurs du monde rôliste, des concours se mettent en place et proposent leur part de défis et de lots.
Voici quelques concours annoncés pour ces prochains jours :

Narrativiste.eu a dit :

Les MEssagers GAlactiques, Berlin XVIII, Animonde, Empire Galactique, Athanor, La Compagnie des glaces et bien d’autres…si vous avez la trentaine au moins et que vous jouiez aux Jeux de rôles à ses débuts, ces noms évoqueront certainement beaucoup de souvenir pour vous.

Tous ces jeux « autochtones » apparus il y a 20-25 ans ont accompagné l’explosion du jeu de rôles en France, période durant laquelle se sont multipliés joueurs, éditeurs, boutiques et revues, avec notamment l’incontournable Casus Belli, le splendide Dragon Radieux et le titilleur Chroniques d’outre monde. Bref un certain « âge d’or » du jeu de rôles.

Des univers plein de richesse et de potentiel qui restent souvent des référence. Il était triste et surtout dommage qu’ils continuent de prendre la poussière dans le grenier.

Alors voila : une génération , une révolution informatique et une mondialisation après, le jeu de rôle à enfanté d’un autre type de jeu; les « jeux narratifs ». Voici l’occasion pour les vieux classiques de faire peau neuve et, pourquoi pas, de les faire (re)découvrir aux non inités en les rendant plus accessibles…

Le jury du concours se compose de « 6+1″ membres qui seront révélés petit à petit. Disons déjà qu’une partie d’entre eux sont des auteurs de cet « âge d’or ». Ce sont eux qui jugeront d’une hauteur paternelle et bienveillante – mais ô combien impartiale – les propositions que vous soumettrez. Et oui, il y a des récompenses et des jeux à gagner, mais comme vous l’imaginez, la gloire sera aussi au menu: toutes les propositions seront commentées et les meilleures seront publiées en Creative Common sur narrativiste.eu

Bref, vôtre nom rejoindra le panthéon des grand anciens.

D’autres informations au sujet des jeux de cette époque, mais aussi des « défis » lancés par le jury seront publiés ici. Vous pourrez les suivre à cette adresse: www.narrativiste.eu/tag/vieux-pots ou en vous abonnant à notre liste d’information.

Tout est dit, il ne reste plus qu’a vous souhaiter une cuisine inspirée !
Télécharger le dossier complet: Dossier Vieux pots Nouvelles soupes

Télécharger l’affiche: ici

Pour vos questions, voir le forum dédié: Forum des Vieux pots

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Autre concours, autre ambiance avec les 12e RENCONTRES LUDIQUES DU DRAGON LIBOURNAIS :

PROGRAMME DES RENCONTRES LUDIQUES DU DRAGON LIBOURNAIS
16 et 17 Avril 2011 à partir de 9h00

JEUX DE RÔLE
– Samedi et Dimanche –

Tournois de Jeux de rôle (entre 10 et 15 tables par jours), Initiation, Concours de Scénario, Remises de Lots (meilleurs maitres du jeu, meilleurs joueurs….)

Inscriptions et Infos

– JEUX DE SOCIÉTÉS –
Le Samedi et Dimanche

– Jeux sur place : plus de 300 références disponible (Talisman, Agricola, Kingsburg, , Quête pour les Terres du Milieu, Dominion, Chaos Dans le vieux Monde, Colon de Catane, Novembre Rouge, MegaWatt, Tribun, Horreur à Arkham, Puerto Rico, Chevalier de la Table ronde, Aventuriers du Rail, Caylus, Mystère à l’abbaye, Carcassonne… etc… Autres Nouveautés)
– Nocturnal le Samedi soir a partir de 20h00 : session loup garou de Thiercelieux en plus de nombreux jeux sur place…

– JEUX DE FIGURINES –
-le Samedi et Dimanche

– Tournoi BloodBowl sur le week-end
Le Dragon Libournais est heureux de vous proposer lors des 12emes Rencontres Ludiques un Tournois Blood Bowl !!!!!!!!
– Tables de jeux libres sur les deux jours.

Inscription et Infos

– HUIS CLOS ANNEE 1920 –
Le Samedi à partir de 21h00 – Durée 6h00 – 20 joueurs

« Un Monde de Mystères »

Voilà une semaine que l’expédition du Professeur Ervin H. Robert est revenu à Boston. Ce tour du globe avait pour but de rassembler des pièces d’études uniques pour la faculté.
Après ce retour en grand pompe, il fut rapidement décidé d’organiser une prestigieuse exposition « L’expédition 1920/1922 : Un Monde de Mystères »
L’inauguration aura lieu en ces beaux jours d’avril 1922, mais sous l’impulsion du doyen de l’université, le non moins célèbre Pr. Ernest Burrow, une avant première exclusive aura lieu à destination de quelques privilégiés !! Elle réunira en plus de certains membres de l’expédition des mécènes, initiés et journalistes, cela afin de promouvoir cette coûteuse entreprise…

Huis-Clos pour 20 joueurs
14 Personnages Masculins
6 Féminins

Inscription et Infos

Tarifs

– 3 euros pour les joueurs de jeux de rôles
– 10 euros pour les joueurs de BloodBowl et le Huis-Clos
– Gratuit pour les meneurs de jeu (JdR) et les joueurs costumés en fonction du thèmes

Accès / Transports

– Adresse : Salle des Charruauds – 34 rue Max Linder – 33500 Libourne

Transport :

– 45 mn maximum de Bordeaux par voiture (GPS : lat. 44°56’21.63″N, long. 0°14’26.83″O) ou TER
– Gare de Libourne puis Libus N°2, ou prévenir par avance (accueil à la gare)

Hébergement / Restauration

– Buvette sur place
Possibilité d’hébergement chez les membres de l’association (prévenir avant)

Inscription Hébergements et Co-Voiturage

Contacts

– Postmaster[at]ledragonlibournais.org
– Site internet : http://www.ledragonlibournais.org/
– Forum : index.php

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Puis il y a les joutes de l’imaginaire plutôt orienté littérature :

Le concours de nouvelles, les Joutes de l’Imaginaire 2011, se déroulera du 21 mars au 20 juin 2011.

En voici le règlement :

* Les participants auront trois mois pour rendre leur nouvelle, du 21 mars 2011 au 20 juin 2011 inclus. Le vainqueur sera désigné au plus tard le 28 juin 2011.
* Concours organisé par YmaginèreS (groupe de communautés de blogs liées aux cultures de l’Imaginaire).
* L’auteur ayant remporté le concours verra sa nouvelle publiée sur le blog de chacun des membres organisateurs et diffusée sous format pdf dans les diverses communautés de blogs d’YmaginèreS. En participant à ce concours, les auteurs s’engagent à accepter la publication du texte présenté et primé.
* Cette année, les textes soumis devront s’inspirer d’un (et seulement d’un) des cinq thèmes suivants :
o A. Homo Superior ? : Que se passerait-il si, demain, un désastre mettait fin à la domination humaine sur Terre ?
o B. Civil War : 1865, un évènement lors de la Bataille d’Appomattox Court House met fin à la guerre de Sécession de manière inattendue, bouleversant l’avenir des futurs États-Unis… et du monde.
o C. Sur les traces du passé : des archéologues, des aventuriers découvrent les vestiges d’une civilisation avancée, bouleversant ainsi nos croyances et peut-être notre futur…
o D. Entre rêve et réalité : où l’on se réveille ailleurs, différent, dans un monde semblable et pourtant autre, où la réalité et le rêve sont étrangement mêlés. Est-ce réel, est-ce un songe ? Quelle est l’explication à ce qui semble inexplicable ? Mais y a-t-il seulement une raison à l’irrationnel ?
o E. Sous le ciel d’Endor : Le Seigneur des Anneaux… Nombreux sont ceux à l’avoir lu et adoré mais qu’en serait-il si, un jour, certains lecteurs de ce roman se réveillaient en Terres du Milieu, en pleine Guerre de l’Anneau, qu’ils étaient les seuls à en connaître le dénouement mais que leurs actions pouvaient changer le destin des Peuples Libres et le sort du monde ? L’apprécieraient-ils toujours autant, alors que leur vie même serait en danger ?

Consignes

* La participation est limitée à trois textes par personne.
* Les nouvelles devront appartenir au genre des littératures de l’imaginaire (Science-fiction, Fantastique, Fantasy). Plusieurs catégories de littératures de l’Imaginaire peuvent être mélangées si l’intrigue des textes l’impose (exemple : Science-fiction et Fantasy dans une même nouvelle).
* Les textes ne devront pas faire moins de 3 500 caractères (environ 550 mots ou 1 page en Times New Roman – police 12, espaces compris) et ne pourront pas dépasser 70 000 caractères (environ 11 000 mots ou 20 pages en Times New Roman – police 12, espaces compris).
* Police d’écriture taille 12 Times New Roman.
* Les textes devront être totalement inédits.
* Les nouvelles devront être envoyées par mail en pièces jointes à joutes.imaginaire[at]gmail.com en format .doc ou dans le corps du message électronique. Les questions éventuelles devront être posées à cette adresse.
* L’auteur devra préciser dans le corps du mail ses noms, prénoms, âge et adresse mail valide, ainsi que le titre de sa nouvelle et le sujet choisi pour élaborer son texte. Il précisera en outre par quel moyen il a pris connaissance de ce concours.
* Les textes ne se conformant pas à ces règles ne seront pas retenus. En participant à ce concours, l’auteur s’engage à présenter un texte dont il est l’auteur. Il s’assurera qu’il reçoit bien un « accusé de réception » électronique de son texte.

Au plaisir de vous lire !
YmaginèreS

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Série TV – Vidéos – Game of Thrones – Nouvelle bande annonce

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La sortie de la série approche à grands pas, et les images et vidéos se multiplient, cette fois, je vous propose la nouvelle bande annonce du Trône de Fer la série, issue du célèbre univers de G.R.R. Martin.

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Livre – Critique – Robin Hobb – Le Soldat Chamane 1

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Kelem du site ChaOdisiaque nous fait part une nouvelle fois d’une excellente critique littéraire, de retour avec un livre de Robin Hobb : Le Soldat Chamane 1 « La Déchirure ». Je vous met sa critique sans plus attendre.

Kelem a dit :

Jamère vit dans une culture gouvernée par un code social rigide. Mais, à l’âge de quinze ans, il est confié par son père à un étrange guerrier nomade qui, à l’aide de drogues et d’une expérience de transe chamanique, le propulse dans un autre monde. Il y rencontre une mystérieuse magicienne, sorte de femme arbre, qui s’empare de son esprit et le dresse contre la civilisation dont il est issu. Dès lors, Jamère est déchiré entre ces deux cultures…

Bien évidemment, vous connaissez tous Robin Hobb, puisque, en suivant les conseils avisés de Chaodisiaque (et, finalement, de toute la critique fantasy, unanime), vous vous êtes délectés au fil des milliers de pages de L’Assassin Royal. Il n’est donc pas nécessaire de présenter l’un des très grands auteurs de fantasy actuels. Il était donc plus que temps de partir à la découverte du Soldat Chamane, sa dernière grande saga en date, qui se compose de huit volumes (tous traduits et sortis en français, la parution en poche est en cours).

Avec Le Soldat Chamane, Robin Hobb prend le parti de créer de toutes pièces un tout nouvel univers, rompant ainsi avec les Rivages Maudits, le monde qui accueillait ses deux immenses saga précédentes, L’Assassin Royal donc, mais aussi Les Aventuriers de la mer. Mais elle renoue aussi avec ses premières amours d’écriture, puisque cette nouvelle histoire est narrée à la première personne, dans ce style qui lui avait si bien réussi dans sa première saga. C’est donc avec le héros, Jamère Burvelle, que nous entrons dans le monde de Gernie, un royaume en plein essor, puisque le Roi, avec l’aide de son armée, est parvenu à vaincre et à soumettre la population nomade, pour pouvoir étendre son royaume dans les plaines de l’est, où débute le récit. Jamère est le fils d’un nouvel aristocrate, ancien haut gradé de l’armée, récompensé par le roi par l’attribution des nouvelles terres. Ce premier volume est centré sur les années d’apprentissage de Jamère, puisqu’en tant que deuxième né de la famille, il est destiné à la carrière militaire, selon les écritures du « dieu de bonté » (qui destine chaque premier né à reprendre les terres de son père, chaque troisième né à embrasser la carrière de la prêtrise, etc.).

Voici un exemple de l’extraordinaire capacité de Robin Hobb à façonner un univers merveilleusement crédible, si l’on me pardonne l’oxymore. Sans avoir besoin de développer les descriptions sur des centaines de pages, le Royaume de Gernie, par toute une série de petites touches disséminées ici ou là, prend forme, se construit, cohérent, et l’on y croit, bien sûr. D’autant que si le récit est écrit à la première personne, il prend aussi la forme, tout comme l’Assassin Royal mais cela y était moins marqué, d’une sorte d’autobiographie fictive du point de vue de Jamère qui, on le suppose, écrit ses mémoires. La précision descriptive se double alors de l’incertitude toujours un peu floue du processus mémoriel auquel se livre le personnage. Quel plaisir de lire un roman de fantasy pourvu d’une narration un tant soit peu originale… !

Ce premier volume français débute ainsi, pendant toute sa première moitié, par une découverte de Gernie par les détails et les premiers pas de Jamère dans la vie militaire ont un attrait qui captive immédiatement le lecteur, jusqu’à son départ avec Dewara, le rugueux chamane qui va initier, durement, Jamère le soldat. Cette nouvelle dimension du récit permet à Robin Hobb de réutiliser des situations où elle excelle : l’attrait magique de la nature, le bouleversement personnel et intime, et bien sûr les souffrances du héros : dès ce premier tome, on peut aisément repenser à ce qu’a enduré Fitz, même si bien sûr Jamère n’en est pas encore là.

Dans la deuxième partie du roman, Jamère quitte sa terre natale pour la grande capitale, où il va intégrer l’Ecole de Cavalla (nom local de la cavalerie, vous l’aurez deviné). C’est l’occasion pour Robin Hobb d’à nouveau construire patiemment son nouvel univers. Un peu trop patiemment d’ailleurs puisque ces longs chapitres dédiés à l’école semblent perdre quelque peu le fil de l’histoire. Cela dit, l’ambiance de l’école est tout à fait digne d’intérêt, l’auteur parvenant aisément à nous faire sentir l’ambiance de camaraderie couplée à celle d’une charge démentielle de travail qui ne sera pas sans rappeler celle de certaines des classes prépas bien de chez nous.

Le défaut de ces pages est de délayer l’intrigue. Mais cela est à coup sûr à mettre au compte – encore une fois – du découpage opéré par l’éditeur français. L’apprentissage de Jamère et son initiation au chamanisme font clairement figure d’immense prologue à la saga, alors que la véritable première partie est son arrivée à l’école. Le volume français s’interrompt en plein milieu de cet arc narratif, et cela se ressent clairement comme un défaut de construction, non imputable, bien sûr, à Robin Hobb elle-même.

On attend, néanmoins, avec impatience le deuxième volume, car les fils découverts lors du premier sont, comme prévu et espéré, dignes du plus haut intérêt.

Le Soldat Chamane 1, La Déchirure, est disponible en français chez Pygmalion, et chez J’ai Lu.

Note : 14/20
Une première moitié de roman magnifique, qui embarque d’emblée le lecteur. La très intéressante Ecole de Cavalla perd un peu de vue l’intrigue, mais il s’agit manifestement d’un effet pervers d’un mauvais découpage français.

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Livre – Critique – Tueur de Trolls

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Je vous fais part de ma critique sur le bouquin « Tueur de trolls » que j’ai écrite sur ChaOdisiaque le site; Ce livre est le roman de William King, qui narre les mésaventures de Gotrek et Felix dans le célèbre univers de Warhammer.

En fait, j’ai relu le livre, car je l’avais lu il y a quelques années, mais il ne m’avait pas marqué et je l’avais plus survolé que lu. Donc, je voulais réparer cela, le lire attentivement et m’immiscer dans l’histoire de ces deux compagnons atypiques que sont Gotrek et Felix. Surtout que je suis un fan de la première heure de l’univers de Warhammer et de son jeu de rôle.

Tout d’abord, il faut savoir que William King est un écrivain qui a notamment écrit pas mal d’éléments pour White Dwarf, donc, c’est un habitué de l’univers Warhammer et il connait bien le monde du jeu de figurines, c’est bon à savoir, car pour les joueurs du jeu de bataille, on ressent cela en lisant le bouquin.

Pour résumer l’histoire sans spoiler, c’est les aventures de deux personnages, un jeune noble rebelle, devenu hors-la-loi suite à quelques évènements accidentels, puis d’un nain, mais pas n’importe quel type de nain, un Tueur de Trolls, ceux qui connaissent l’univers savent ce que c’est et ce n’est pas très courant dans l’Empire et ça impressionne pas mal. Felix sait écrire et narrer les histoires, et le Tueur de trolls cherche une mort héroïque, et l’humain va l’accompagner afin de voir cette fin et pouvoir ainsi la conter dans les tavernes de tout l’Empire… Je passe les détails du marché. L’histoire est simple, mais prenante et bourrée d’action.

L’humain est courageux, mais loin d’être téméraire, et son compagnon au contraire et carrément suicidaire, ce qui amène forcément à des actions loufoques et des situations cocasses.

L’histoire est découpée en plusieurs chapitres, qui sont comme des mini-scénarios pour chacun d’entre eux, à savoir que c’est aussi de bonnes idées de scénarii pour des MJ du JDR Warhammer.

Chaque histoire est agréable à lire, c’est basique, mais pas dénué d’intérêt. On s’attache rapidement à ces 2 héros.

Si j’ai quelque chose à redire, c’est au niveau de la traduction et des textes, c’est bourré de fautes et d’oublis, du moins sur l’édition que j’ai. C’est assez gênant et pour que moi je vois des fautes, c’est qu’il doit y en avoir vraiment beaucoup. C’est vraiment le point noir du livre fr. Mais j’ai démarré Tueur de Skaven, le 2ème tome et ça a l’air mieux traduit, donc bon…

Un livre pour les fans, plus difficile à lire pour ceux qui ne connaissent pas l’univers. Plusieurs idées à reprendre pour des jdr.

Livre – Tueur de Trolls
Note : 14/20
De bonnes petites aventures. Les fans de l’univers apprécieront.

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Littérature – La Compagnie Noire de Glen Cook

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Voici une nouvelle critique littéraire, cette fois laissée sur le site ChaOdisiaque par un tout nouveau membre blackwabbit. Critique excellente et qui nous donne envie de plonger dans l’univers écrit par Glen Cook « La Compagnie Noire ».

Les Annales de la Compagnie Noire, c’est l’épopée d’une bande de bras cassés bourrés de défauts mais le cul bordé de nouilles. Quoique avariées, bien souvent.
Cette histoire, c’est la nôtre ; remplir les quelques lignes qui nous sont cédées temps qu’on le peut encore, voir en gratter quelques-unes de plus, sans se faire prendre, au risque d’attirer l’attention de merdaillons puissants et indésirables.

Ici, pas de Conan huilé et immortel, pas de mister Jones prêt à couper un pont de lianes 300m au dessus d’une fosse à crocodiles, et les rares magiciens dont on suit les méfaits sont des vieilles biques atrabilaires qui peuvent tout au plus mettre en scène de jolies illusions, voire plus communément semer la pagaille en courant la gueuse et la gnôle frelatée.

Toubib, l’annaliste, est en charge de la rédaction des hauts faits de la compagnie dans ses annales, tâche qu’il effectue avec une grâce subtile, lovée dans un cynisme désinvolte qui fait le plaisir du lecteur, et certainement due à son deuxième job dans la compagnie : toubib.
De fait, il en voit de toutes les couleurs. Les compagnies de mercenaires, quand ça charcle, ça fait pas dans la dentelle.

Pilonné par le capitaine, un homme bourru mais juste, et épaulé, au moins dans les mots, par Qu’un-Œil et Gobelin, deux mangemerdes vaguement magiciens, vaguement dangereux, et formellement instables, il a la lourde tâche de raconter les aléas de la vie trépidante de ses frères et lui-même, les derniers descendants de la dernière compagnie franche du Kathovar.

Dans chaque tome, une fois la scène posée, l’enchevêtrement d’intrigues ne cesse de s’auto-alimenter, extirpé par l’auteur de la bouche des protagonistes du récit, qui se livrent à tour de rôle, ajoutant chaque fois une pièce à un puzzle toujours un plus extravagant, plus noir, plus insondable.

La fureur des combats, la froideur et le désespoir des ruelles en temps de guerre, la domination de la peur, la fraternité exacerbées des mercenaires, l’ennui, la faim, la dysenterie, tant de choses généralement passées sous silence, qui prennent toute leur force dans La Compagnie Noire, non pas qu’elles soient réellement mises en valeurs, mais parce qu’elles existent tout simplement.

Le détail le plus frappant étant bien entendu la mort. La mort, planant sur chacune des 5000 pages de l’épopée, pouvant s’abattre à chaque instant.

Et la menace est bien réelle. Les tomes se succédant, il faut bien le dire, tout le monde y passe.

Maladie, inconscience, mauvaise fortune, les personnages les plus puissants comme les narrateurs nous filent entre les pattes au moment le moins opportun. La vie des personnages les plus flamboyants vacille comme une chandelle au vent, interdisant au lecteur de reprendre son souffle.

Pas de héros dans la compagnie. Seulement des hommes seuls, fuyant un passé louche ou une vie trop creuse, qui ont trouvé dans la compagnie une famille, vraie et franche, sans question.

Surtout sans question.

« Mercenaires nous sommes et nous resterons. Que nous importe si la cause de notre employeur est légitime ? On nous paye pour la servir. Nous sommes la dernière des compagnies franches de Khatovar. Nos traditions et nos souvenirs ne vivent que dans les présentes annales et nous sommes les seuls à porter notre deuil.C’est la Compagnie Noire contre le monde entier. Il en a toujours été, il en sera toujours ainsi. »

LA COMPAGNIE NOIRE POINT PAR POINT

Les Annales de la Compagnie Noire se découpent en 3 cycles.

1

Les premiers tomes sont un précipité de mysticisme fantasy, d’enchevêtrements politiques, de transcription froide et brutale de la réalité des hommes de mains que l’on ne voit d’habitude qu’en arrière plan, et de l’insistance de l’influence de la mort, amenant les protagonistes à réfléchir à deux fois avant de sauter dans le vide ou dégainer une lame.

De la grande Fantasy. De la vraie, pour adulte, où on meurt pour de vrai et où les ruelles sombres font peur même aux plus puissants. La Compagnie Noire est amenée à prendre conscience qu’un mal, un gros avec des piquants, s’apprête à se réveiller. Dans un monde où la magie existe à peine plus au grand jour que dans le nôtre, apprendre qu’un nécromant plusieurs fois centenaires se réveille à de quoi laisser perplexe. Se rendre compte que notre troupe de troufions est amenée à participer à son éradication encore plus.

Toubib et ses pairs seront lancés au triple galop dans un récit de fantasy haut de gamme, dont chaque page accroît la découverte d’un monde sinistre, tout vêtu de gris, débordant de crédibilité. Ce premier cycle parvient à faire appel à tous les points forts de l’heroic fantasy tout en en conservant la saveur, sans jamais tomber ni dans le cliché ni dans le contre cliché, faisant appel à une tripotée de techniques narratives et scénaristiques s’imbriquant parfaitement pour former une œuvre complète et savoureuse.

Les 4 premiers tomes donc, à conseiller à tous vos amis.

2

Le deuxième cycle suit à peu près la même veine. Les personnages sont ballottés, corrompus, utilisés, jetés, récupérés, le tout rédigé par une main de maître qui continue de nous poser implicitement (et constamment) la question : le bien, le mal, où en est-on?

Ce cycle suit les pérégrinations de nos anti-héros préférés, dont l’auteur comme le lecteur a du mal à oublier les aventures ; tous deux découvrent le passé des protagonistes (restants) en découvrant d’autres mystères, d’autres complots, presque un autre monde.

Ce deuxième cycle, et on le regrettera, perd de la délicatesse aigre-douce du premier, qui mêlait avec classe la vie futile des héros avec un destin malchanceux hors du commun. Dans ce cycle, les MEMES héros affrontent DE NOUVEAU le pire mal de la terre, AGAIN. La faute à pas de chance.

Ca devient un peu gros. On en fait cela dit vite abstraction tant le savoir-faire de l’auteur pour nous faire saliver est grand, et tant son talent à éviter le manichéisme de bas étage reste intact.

3

Le troisième cycle perd encore un peu de cette grâce, l’auteur ayant manifestement du mal à se débarrasser de son histoire et des personnages encombrants, et à trouver comment tirer un trait définitif sur sa saga. Un peu plus long, un peu moins brillant, le troisième cycle plonge dans le récit à suite, avec toutes les pertes de finesse que ça implique. Il n’en reste pas moins une fantastique tentative (et tout de même très réussie) de prolonger l’existence d’un monde cruellement vivant, alarmant de cynisme.

Glen Cook décide de nous expliquer son monde, de le décortiquer, au fil des 2000 et quelques pages que forment le dernier cycle.

Si la Compagnie Noire était de l’héroïne, le dernier cycle serait la dose du matin, celle pour laquelle on vendrait père et mère.
Par addiction, mais plus vraiment par plaisir.

On regrettera d’ailleurs qu’il ait accordé si peu d’importance à certains personnages hauts en couleurs un peu tombés en disgrâce sur le tard, qui auraient mérités au moins autant d’attention que Qu’un-Oeil, Gobelin, Toubib et Madame.

On peut toujours noter que c’est justement la mort brutale ou la disparition soudaine de certains piliers de l’histoire qui forge ce sentiment de mort bien réelle qui love le récit tout au long de la série. Ne vous attachez pas trop à vos personnages préférés; conseil d’ami.

Les derniers tomes, donc, perdent un peu de cette magie, mais l’auteur, conscient de son désir un peu trop prononcé de ne pas faire « mourir » son récit, rattrape sa conclusion avec un brio fabuleux. Le dernier tome est une fin comme on aimerait en voir plus souvent, en parfaite adéquation avec tout ce qui nous fait aimer la Compagnie Noire dès les premières lignes du premier tome, qui fait bouillir le sang et se remémorer les derniers mois. Une réussite, donc.

Toubib nous racontera tout le premier cycle. Une histoire passionnante pimentée de complots politiques aux travers desquels sont ballottés les protagonistes, et relevée par le danger de la mort, instaurée comme belle et bien présente dans le récit dès les premières pages de l’odyssée. Elle plane sur les personnages auxquels ont s’attache. Glen Cook va vous apprendre à la craindre, en tuant ses protagonistes les uns après les autres.

Après le premier cycle, d’autres frères de la compagnie de prennent la plume, le temps et la mort aidant.
A chaque changement de narrateur, le style change, les sombres descriptions de Toubib laissent leur place à des bourgeons d’espoir sous la plume de Murgen, deviennent ego-centrées sous celle de Madame, gorgées de crainte et de confiance en soit sous celle de Roupille. Le vocabulaire reste riche, peut être trop parfois quand le narrateur est censé être un bouseux revanchard vaguement plus tête brûlée que les autres, mais un véritable travail de style est sensible à chaque changement d’annaliste.

En conclusion, si vous ne devez imprimer que ça :

ACHETEZ LA COMPAGNIE NOIRE.

😀

Au moins les 4 premiers tomes. Aucun doute, vous serez conquis.

Et si vous avez du mal à vous détacher de ses héros, achetez les autres. A la relecture, je me trouve un peu dur. La saga toute entière reste d’un très haut niveau. Je tenais seulement à souligner une baisse de niveau substantielle des derniers tomes face aux premiers, absolument exceptionnels. Mais la quête du Kathovar reste, et de loin, de bien meilleure qualité que tant d’autres romans s’étant essayés au genre.

Les Annales de la Compagnie Noire, par Glen Cook.

13 tomes aux éditions de l’ ATALANTE et en poche.

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Lorsque j’ai rédigé cet article, je venais de finir la Compagnie Noire, après qu’elle m’ait accompagné partout pendant 4 mois, il ne m’a fallu qu’un battement de cil pour profiter de l’occasion de me débarrasser de ce sentiment aigre-doux qui avait élu domicile dans ma gorge depuis que je savais les histoires de Toubib, Corbeau, Gobelin, Qu’un-Œil et bien d’autres finies et re-finies.

Toutefois, depuis le temps, et grâce au succès retentissant que cette saga a connu, sire Cook aurait laissé sous-entendre une éventuelle suite à la Cie Noire (bien qu’on ait du mal à imaginer une suite).
Quand bien même, si, une fois les treize tomes dévorés, vous sentez le manque vous faire trembler les mains, sachez que Glen Cook a commencé une nouvelle saga, au moins aussi brillante, axée sur les forces géopolitiques de plusieurs empires s’évertuant à se chamailler alors qu’un mal ancestral remonte sournoisement des entrailles du passé.
Ça s’appelle La Tyrannie de la Nuit. Mangez-en. mais pas trop vite, il n’y a que deux tomes pour le moment.

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